Le continent d’Amérique du Sud est plongé dans une lutte aussi acharnée que prolongée entre les visiteurs extraterrestres du Service-Envers-Soi et ceux du Service-Envers-Autrui. Ces groupes sont engagés les uns contre les autres, et dans certains cas, certaines mesures extrêmes sont prises. L’esprit des populations, qu’on avait pétri de peur et amené à se faire du souci pour elles-mêmes grâce à des histoires parlant de transfusions perpétrées sur des contactés, et qui les laissaient sans force, avait besoin d’un traitement de choc. Ces racontars donnaient l’impression d’une perte de sang chez les contactés, qui pourtant n’en présentaient que le symptôme. Ces épisodes paraissaient être le résultat de visites du Service-Envers-Soi, où les contactés, après avoir lancé l’Appel, se pliaient à l’intimidation pour subir de tels traitements. Sans cette soumission, aucun changement physique ni aucune visite d’aucun contacté n’est possible. Les humains contrôlent la situation. Cependant, en réponse aux intentions des extraterrestres du Service-Envers-Soi, des rumeurs de contactés transfusés et affaiblis se répandirent.
Le traitement de choc que l’on choisit fut similaire au scénario de Roswell, où la population put réaliser que les extraterrestres étaient vulnérables, pouvaient souffrir, et avoir besoin des soins et de la pitié des humains. Si cet événement ne fit pas exactement le contrepoids des histoires de transfusions qui affaiblissaient les contactés, il eut pour effet d’arrêter les rumeurs car ce qui se passait réellement chez ces contactés sans force restait mystérieux. On pouvait interpréter leur aventure de multiples façons, qui allaient des querelles entre humains jusqu’aux peines de cœur en passant par la faiblesse qui suit les excès, par exemple. Les rumeurs sur la vulnérabilité des extraterrestres devait donc tendre à faire pencher la balance de l’opinion publique vers de telles explications, plutôt que sur celle tendant à prouver la domination des extraterrestres. Le Service-Envers-Autrui gagna donc la bataille pour la perception du public envers ces choses, et pitié et intérêt remplacèrent la peur.
Evidemment, pour créer une situation qui puisse inspirer la pitié et l’intérêt, il doit y avoir de la souffrance, des blessures et de la détresse. Comme à Roswell, plusieurs extraterrestres du Service-Envers-Autrui avaient choisi de se sacrifier et connurent l’effroi, les blessures, la douleur et la mort, pour en arriver à cette fin. Comme à Roswell, leur vaisseau s’écrasa délibérément, mais à l’inverse de Roswell où tous sont censés avoir péri dans le crash, la plupart des passagers devaient survivre mais se retrouver dans un état bien pitoyable. Ils en firent ainsi, et leur supériorité n’apparut pas car ils étaient blessés et terrifiés. Comme le plan le prévoyait, ils rencontrèrent des enfants bavards et impressionnables, qui racontèrent leur histoire à qui voulut bien l’entendre. Ces témoins purs et innocents n’ont jamais été suspectés, et comme l’UFOlogie est une discipline organisée, de nos jours, on réussit à saisir des petits morceaux de l’histoire avant que l’affaire ne soit étouffée. La mise sous couvert de cette histoire selon des méthodes biens connues au Brésil ajoute donc simplement du réalisme à la situation.